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Nutriscore vs. Gastroscore.

Il est temps de mettre la Gastronomy au programme de l’Éducation Nationale


Si le Nutriscore a déjà 8 ans, c’est avec un nouvel algorithme qu’il débarque dans les rayons alimentaires de France. En effet, il fallait corriger quelques imperfections(1), mettre de l’huile dans les rouages pour l’huile d’olive, chasser le blues du Roquefort et arrêter de brimer le brie.


Bilan? Certes, il a facilité l’identification des produits à éviter, mis en avant - avec un grand "A" tout vert - ceux qu’il fallait privilégier. Mais les études(2) menées pour évaluer son impact ne concluent pas à un succès franc, même si l’obésité en France s’est stabilisée depuis quelques années à 17%, à peu près en même temps que l’introduction de ce système précurseur de notation. Conséquence, coïncidence ?


Toujours est-il, nous somme loin des objectifs de la PNNS(3) qui espère réduire de 15% l’obésité. Comment ne pas être surpris avec cette stratégie de la pilule ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Un petit truc facile à prendre, qui évite de faire trop d’effort et qui participe à jeter de la poudre de perlimpinpin pour épater la galerie. C'est le marqueur de notre époque.


Cette maladie contemporaine, consistant à croire qu’un cachet magique par ci, un comprimé contre l’effort par là, une dose de facilité pour avaler l’ensemble, réglera tous les problèmes, est très contagieuse. Tout doit être « easy ». La preuve, l’engouement aux USA et ailleurs pour ces nouveaux médicaments qui permettent de réduire l’obésité. Mais au final, cela va faire comme les ampoules basse consommation que l’on n’éteint plus vue qu’elles consomment peu : on s’empiffrera davantage.


Le fait est que cette micro-initiative ne suffit pas. Le nudge poli et bienveillant qui évite de brusquer ne fera pas l’affaire pour enrayer ce qui pourrait devenir l’une des pire crises sanitaires du siècle, sans parler d’une potentielle fracture sociétale sans nom.


Si ces initiatives sont louables, elles restent marginales tant que nous n’aurons pas accepté l’évidence, à savoir qu’une alimentation saine ne peut survenir qu’à partir d’une saine philosophie. Ce n’est pas d’un Nutriscore dont nous avons besoin, c’est d’un système de pensée !


En effet, ce n’est pas une pilule qui va résister aux forces de la malbouffe, mais bien l’esprit qui sous-tend la façon de s’alimenter tout comme le savoir qui permet de comprendre les principes d’une bonne nutrition. La preuve? Avec deux heures par jour passées à table, contre une heure seulement pour nos amis anglo-saxons, les français gardent une forme bien enviable malgré leurs fromages et sauciflards labellisés E.


Or, quelle plus grande philosophie de l’assiette peut-il y avoir que la Gastronomie ? Cet art de régler l’estomac porte des valeurs, des pratiques, des techniques et une histoire qui permettent de donner à l’alimentation du sens.


Car c’est justement le sens qui aujourd’hui devient…essentiel. @eugéniebastié l’a souligné dans un article récent(4), la quête du sens reste fondamentale, et elle revient avec force à travers la religion maintenant que le mythe prolétaire s’est effondré. C’est le constat aussi d’Anthelme Grimoire qui, dans les Agapes de Bosange, décide de créer sa propre religion autour de la Gastronomie afin de contrer forces qui l'assaillent.


Sans aller jusqu’à là, chez Biztronomy nous proposons de nourrir le sens à travers l’esprit, le savoir et l’art de vivre. Cela se fait par l’éducation. Nous proposons de remplacer les cours de philosophie au lycée par des cours de Gastronomie. Rien de moins.


En effet, quel meilleur moyen de rabibocher les tenants du matérialisme avec ceux du tout intellect ? La philosophie d’un plat orbite toujours à la distance d’une fourchette. Manger ou ne pas manger, la question est vite résolue. Et mal cuir un aliment, c’est ajouter au malheur du monde.


Plus encore, cela permettrait une révision des cours d’histoire. Comprendre l’émergence de la langue française avec Taillevent et le manuscrit de Sion ; se sensibiliser aux évolutions socio-économiques bourgeoises du XIVe avec le « Mesnagier de Paris. » ; ou encore découvrir cette fabuleuse décennie qui commence en 1530, qui vit non seulement la publication du Prince, mais aussi les principales oeuvres de notre gastrolâtre préféré, François Rabelais, tout comme de la Civilité Puérile d’Erasme, qui pour la première fois posait, à grande échelle, la question de ne pas s’essuyer les doigts sur la nappe. Le clou du cours serait une interro avec comme thème « La gastronomie aurait-elle vu le jour sans la révolution française? »


La science n’est pas en reste. Les fondamentaux de la chimie peuvent être révisés avec la chimie d’un soufflé ou les vertus du grand Maillard. La biologie trouverait son apogée à travers la science de la chrono-nutrition, celle qui saurait nous expliquer que le gras c’est comme les idées, c’est la vie, et qu'il se digère différemment selon le moment de la journée.


Même la sociologie (à l’ancienne) aurait son spot avec l’importance des rituels et des cérémonies, comme le repas français classé à l’UNESCO avec ses 7 étapes différentes. L’esthétique aussi y trouverait sa place avec de quoi déplumer le mythe bourgeois et dérider Derrida. Cela pourrait aller jusqu’à la géopolitique qui y trouverait également sa place, en sensibilisant le plus grand monde au monde multipolaire qui bouillonne à nos frontières et qui ne se soumet pas aux mêmes accords.


Il est même possible d’envisager des atelier pratiques avec des ateliers de dépeçage et d’anatomie comparative, histoire de rappeler à nos chérubins notre nature passagère.


Les valeurs de la Gastronomie constitueraient le fil conducteur de ce programme riche en découvertes : exigence, qualité, partage, innovation. Tout cela concourrait à insuffler en dur à notre jeunesse une philosophie de l’alimentation qui irait bien au-delà d’un maigre algorithme.


Seulement, l’assiette est politique et pour l’instant, elle prend une pente communautaire alors qu'elle pourrait être le luisant miroir de l’universalisme ; car ses règles et ses convenances s’appliquent à tous en fonction d’une volonté et non d’une assignation et encore moins d’une caractéristique biologique.


Et si le corps enseignant et l’Éducation Nationale se montrent trop réticents à une telle initiative- sachant qu'elle n'est pas restée les bras croisés - nous nous verrons alors dans l’obligation de lancer une nouvelle échelle, le Gastroscore, qui mesurera les apports d’allégresse, la fibre du partage, les saveurs de qualité et de temps passé à table, à refaire le monde, à philosopher sur la dialectique de la gueule et les menus détails de l'existence.


Philippe Cartau







 
 
 

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